Pictures provided by: DidierF
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◊ 2015-06-29 10:39 |
![]() Si j'interprète bien mon Coursodon-Tavernier ou mon Tulard, on entre ici dans la période féconde, sérieuse et digne de Robert Siodmak aux États-Unis (car, après les sommets de Mollenard et Pièges qu'il atteignit en France, il dut retomber dans la série B fauché après avoir traversé l'Atlantique et le continent américain). Voici une petite production à décor presque unique, mais à la distribution impeccable à défaut d'être très connue. Un homme encore jeune (George Sanders) rencontre une femme séduisante dans le cadre de son travail (la belle Ella Raines) à qui il a l'heur de plaire. ![]() Tout pourrait aller pour le mieux si, des deux sœurs de Harry, la veuve Hester (Moyna MacGill) et la vierge Lettie (Geraldine Fitzgerald), la dernière, ![]() dévorée par un sentiment de possession exacerbé à l'égard de son frangin (on frôle le désir incestueux, ça rigole pas), ne faisait tout pour faire capoter le mariage qui se profile. Et elle y parvient, l'ignoble, au moyen de toutes les formes de manipulations possibles. C'est à ce moment que le pauvre Harry envisage sérieusement de prendre des moyens définitifs de se débarrasser de cette dingue… Bon, avec une série de retournements à la fin, il y a beaucoup de roublardise dans la narration (*). Mais, quoique d'un statisme de pièce de théâtre par moment, le film se suit avec grand plaisir (même si on n'a pas la fibre sadique ou masochiste) parce que l'interprétation —Sanders, Fitzgerald, Raines— est remarquable. (*) Ces "retournements roublards" ont été exigés et obtenus par la production pour se plier au Code Hays, c'est ce que dit Hervé Dumont dans son Robert Siodmak, le maître du film noir et nous le croyons bien volontiers. La fin voulue par Siodmak faisait de Harry (Sanders) un vrai coupable innocenté et probablement en route vers un prochain bonheur, ce qui était inacceptable pour les censeurs américains. Nous avons donc une fois encore un de ces films qu'il nous faut mentalement couper à 10 minutes de la fin pour nous faire une idée de la director's cut d'origine. Mais, précise Hervé Dumont, la productrice anglaise Joan Harrison, qui a déjà excellemment travaillé avec Siodmak sur Phantom Lady, ulcérée, rompt avec Universal en guise de protestation.[Ajout du 9/05/2018.] Very few cars here: actually two, one of them promising to be very hard to ID. But this little film, psychological thriller, is very good, if not very famous. One of the first 'serious' Siodmak's movies in the USA. -- Last edit: 2018-05-09 23:50:33 |